Jeudi – 21h37
J’entends le cliquetis de l’horloge
ça fait quatre heures que je me creuse la tête.
Mais je comprends pas.
J’y mets du cœur.
Je travaille dur.
Alors, qu’est-ce qui se passe ?
Une nouvelle fois, j’attrape ma souris, la boule au ventre.
Mes yeux scrutent l’écran, à la recherche de rouge, mais rien du tout.
Ça a pas l’air dur pourtant. y en a plein qui y arrivent.
Alors bordel…
Pourquoi mon audience ne réagit pas quand je sors une nouvelle vidéo…
C’est quoi le problème avec mon contenu …
Mon décor est beau. Mon sujet est intéressant, le titre est intrigant, la miniature est travaillée…
Alors pourquoi ça ne marche pas ?
Peut-être que je vais l’acheter, cette formation sur le storytelling
Alors, qu’est ce qu’il dit sur la page de vente.
Ça va être incroyable, bla-bla-bla …
votre vie va changer, bla-bla-bla …
ah voilà, “procéder au paiement”
Hmmm, “cliquez sur ce lien pour accéder au contenu »
Alors, module 1 : Comment raconter des histoires qui touchent votre audience
C’est ce que je veux ! Des histoires qui touchent l’audience !
Attends,woaw
C’est fou ce qu’il raconte !
Et c’est comme ça que j’ai découvert cette incroyable technique, la “stimulation sensorielle”
(petite précision : cette appellation a été inventée par mes soins, ce n’est pas un nom officiel)
Mais, avant de vous expliquer ce que c’est, reprenons depuis le début.
Quelle est la différence entre un contenu mémorable et un contenu que tout le monde ignore ?
Elle se tient en un mot : l’émotion.
Oui, c’est tout.
Nous, être humains, sommes des êtres émotionnels.
Pourquoi les publicitaires mettent tant d’efforts pour toucher nos émotions ?
Dans son livre “l’erreur de Descartes”, le neuroscientifique Antonio Damasio (quel joli nom) observe un patient pour ainsi dire … spécial.
Suite à un grave accident de voiture, il a perdu la partie de son cerveau responsable des émotions (la partie limbique).
Par conséquent, il ne ressentait plus les émotions : joie, tristesse, colère, tout ça s’était évaporé
Mais, ce qui est fou, c’est qu’à part ça, il semblait absolument normal.
Il pouvait lire, écrire, parler sans problème.
Enfin, absolument normal, à un détail prêt.
Il était incapable de prendre une décision.
Gâteau au chocolat ou glace à la vanille ? → bug de 3 heures.
C’est comme ça qu’Antonio a découvert que la zone du cerveau responsable des émotions était la même que celle qui gérait les décisions.
Et ça, ça veut dire une chose : nos choix sont influencés par nos émotions.
C’est pour ça que les pubs ne cherchent pas à toucher notre raison, mais nos émotions.
Par exemple,
Pour une Tesla, nous nous voyons déjà conduire un bolide qui nous place comme un innovateur et un visionnaire.
Pour une nouvelle chemise, nous nous voyons déjà comme un séducteur, en train de faire tomber toutes les femmes.
Pour un iPhone, nous nous voyons déjà comme un créatif, innovant et différent.
Maintenant, la question à 1 million :
Que se passe-t-il si votre contenu crée des émotions ?
Réponse : vous pouvez influencer le choix de n’importe quel prospect.
Des choix du style : s’abonner à votre chaîne YouTube, parler de vous à leurs amis, acheter vos produits.
Oui, c’est simple (et puissant).
Mais, vous vous en doutez, si c’était si simple, tout le monde réussirait sur YouTube.
Alors, c’est quoi le problème ?
Le problème, c’est que c’est infâme de savoir comment créer des émotions.
C’est vrai, tapez émotion sur google. Rien que la définition du mot, c’est quelque chose de super flou.
La réalité, c’est qu’il existe mille et une manières de susciter une émotion.
Par exemple :
- Voir des images terrifiantes (la peur)
- Pleurer (la tristesse)
- Manger un gâteau au chocolat (le plaisir)
Mais, je sais …
Vous voulez une méthode simple pour créer un contenu incroyable
Et cette méthode existe.
D’ailleurs, elle revient souvent quand on lit des articles sur la création de contenu
Cette méthode, c’est le storytelling, ou l’art de raconter des histoires
Mais là, nouveau problème : comment raconter une bonne histoire ?
Amusez-vous à taper cette question sur Google, et vous tomberez sur des milliers d’articles qui se contredisent tous les uns les autres.
Et ça, c’est sans compter les centaines d’articles qui vous incitent à utiliser le storytelling sans même comprendre son utilité.
C’est pour ça que je suis en train d’écrire cette série d’articles, pour vous donner le nectar de toute cette masse d’information.
Pour un bon storytelling, vous aurez besoin d’ :
- Une structure prouvée
- Une création de dopamine
- Une stimulation sensorielle
J’ai déjà rédigé un article sur le point 1 que vous retrouverez ici : Le storytelling Disney: pourquoi nous sommes scotchés aux dessins animés, et comment utiliser ce levier sur vos contenus
Et le deuxième article de cette série se trouve ici : 6 façons de capter l’attention
Actuellement, vous lisez le dernier article de la série.
Alors, en quoi la “stimulation sensorielle” va changer l’impact de vos histoires ?
Pour ça, il faut comprendre quelque chose …
Comment créer une émotion ?
Scientifiquement parlant, une émotion, c’est une réaction chimique dans notre cerveau.
Cette réaction, elle est déclenchée par un élément extérieur, appelé un stimulus.
Par exemple :
Un monstre apparaît à l’écran (le stimulus) → on sursaute (émotion)
Natacha, la nouvelle élève de la seconde B rentre dans la classe (le stimulus) → notre coeur se met à battre de plus en plus vite (l’émotion)
Vous lisez un super article sur le storytelling (le stimulus) → vous avez la sensation d’avoir appris quelque chose d’utile (l’émotion)
Actuellement, notre schéma (simplifié) pour créer une émotion ressemble à ça :
Il manque une étape.
Et cette étape, c’est ce qu’on appelle communément un sens
Et oui !
C’est grâce à nos sens que la connexion se fait entre les stimuli extérieurs et la réaction chimique intérieure
Dans les 3 exemples ci- dessus, c’est parce que nos sens ont été sollicités que nous ressentons une émotion.
Notre vision détecte un monstre, donc on a peur
Notre vision détecte une présence féminine agréable, donc on tombe sous le charme
Notre vision détecte de la nouveauté dans un texte, donc on a l’impression d’apprendre des choses
Bon, tout ça c’est bien beau, mais là on sait juste comment créer une émotion.
On sait absolument pas comment créer une émotion chez notre prospect.
Et bien, détrompez-vous.
C’est là que la magie de votre cerveau opère, et cette magie se compose de 2 mots : « neurones miroirs«
Ces neurones ont une fonctionnalité plutôt sympathique : quand vous voyez quelqu’un vivre une émotion, vous allez ressentir la même émotion que lui.
Littéralement.
(bon, ok, c’est un peu plus compliqué que ça, je vous mets une vidéo ici qui explique plus en détail comment ça marche pour les plus curieux)
C’est pour ça que nous sommes tristes quand un ami pleure, que nous sommes joyeux quand quelqu’un est plein d’énergie, et que nous regardons encore et encore nos films préférés. Parce que nous vivons les mêmes émotions que la personne en face.
Donc, si je résume : on sait comment créer une émotion, et on sait qu’il suffit de voir quelqu’un vivre une émotion pour la vivre aussi.
Attendez, ça devient simple là !
Admettons que le stimulus extérieur, c’est votre contenu …
Il vous suffit de stimuler les sens du héros pour que votre auditeur ressente les mêmes sensations … et donc les mêmes émotions !
Jouons à un jeu
Notre stimulus sera Natacha (vous savez, la jolie fille de la seconde B).
Voici deux situations.
Situation A :
Natacha rentre dans la classe, et vous l’apercevez au loin
Situation B:
Natacha est là, collée à vous, enlaçant votre bras gauche. Vous sentez son parfum rentrer par vos narines, un mélange de vanille et de fraises.
Sa bouche se rapproche petit à petit de votre oreille, et elle vous murmure un mot doux à l’oreille.
Maintenant, voici la question : parmi ces 2 situations, laquelle va créer le plus d’émotions en vous ?
Et voici la deuxième question : comment ça se fait ?
Pour y répondre, listons simplement le nombre de sens stimulés dans chaque situation.
Vous l’aurez compris, la situation B provoque plus d’émotions que la situation A, car elle stimule plus de sens à la lecture !
Et c’est ça la technique de la stimulation sensorielle
Quand vous racontez une histoire, demandez-vous : “comment je peux stimuler les sens de mon lecteur”
Rajoutez des détails visuels. Par exemple, ne dites pas “une voiture”, mais “une voiture rouge”.
Rajoutez des “bruits” (comme je l’ai fait dans mon histoire du début avec le cliquetis de l’horloge)
Rajoutez du goût et des odeurs (parler d’une saucisse juteuse, tout droit sortie du barbecue)
Et pour finir, rajoutez du touché. (si vous racontez l’histoire d’un homme qui conduit sa voiture, dites : « à chaque virage, il agrippait le cuir de son volant avec fermeté)
Plus vous stimulerez de sens, et plus le lecteur ressentira d’émotion.
Maintenant, j’ai une question pour vous
Combien pouvez-vous stimuler de sens ?
C’est évident, pas vrai !
La réponse, c’est 5.
En tout cas, c’est la croyance populaire.
La réalité, c’est que l’être humain possède 14 sens.
Oui, oui, 14.
Les voici :
- La vue
- L’ouïe
- L’odorat
- le toucher
- le goût
- la douleur
- la thermoception (ressentir la chaleur)
- la proprioception (avoir conscience d’où se situe notre corps dans l’espace)
- la faim (et la soif)
- l’équilibrioception (la capacité à maintenir l’équilibre)
- la pression
- la démangeaison
- la tension musculaire (ressentir la contraction ou l’étirement de ses muscles)
- la chimioréception (ressentir la “chimie” dans notre corps, par exemple quand on est bourré ou quand on se sent joyeux)
Et ce qui est fou, c’est que la stimulation sensorielle s’applique pour les 14 sens !
Si vous voulez créer des histoires qui impliquent vraiment le spectateur, essayez d’en inclure un maximum.
Voilà ce que ça donne,
Sans stimulation sensorielle :
Il monta dans sa nouvelle voiture et démarra
Avec stimulation sensorielle :
Il monta dans sa nouvelle voiture, une Ferrari rouge (1. vue), flambant neuve. Les sièges en cuir provoquaient une sensation (4. toucher) désagréable (6. douleur). Il démarra son moteur, qui ronronna (2. ouïe) laissant échapper derrière lui une fumée brûlante (7. thermoception), provoquant en lui un sentiment de supériorité (14. chimioréception)
Attention !
Ne tombez pas dans le piège de vouloir mettre les 14 sens à chacune de vos phrases, sinon vos textes seront juste ennuyeux et remplis de détail inutile, tel un Flobert décrivant une pièce vide pendant plusieurs pages.
Votre objectif est simple : rajoutez des sens dans vos textes.
En faisant ça, vous créerez du contenu qui touche votre audience.
Résultat : un lien de confiance se créera entre vous et votre audience, lien indispensable pour obtenir des résultats énormes sur le long terme.
Vous voulez en apprendreplus sur l’art de captiver une audience avec vos vidéos pour les transformer en clients ?
Alors allez voir cette vidéo qui vous explique comment faire une introduction aussi captivante que la série Breaking Bad
Très bon article Alexy.
Merci pour ces infos très utiles.
Merci beaucoup,
J’espère que cela vous aidera dans votre business !
Le Flobert m’a tué ! Pauvre Gustave Flaubert !
C’est une vengeance pour les traumatismes vécu pendant mes études haha !
Hello,
J’adore ton article :).
Merci !
Merci pour ton retour ! 🙂
Super intéressant. Merci beaucoup.
Je penserai (enfin je vais essayer) à rajouter des détails dédiés à la stimulation sensorielle. Sans aucun doute ça fait un texte moins plat, que juste des descriptions de produit.
Et le tic tac de l’intro, vraiment super.
Merci encore pour ces conseils.
Génial que ces conseils est pu t’aider !
oulà, la vilaine faute !
« ont pu »* et non pas « est pu »
Vengeance contre la prof de français qui vous a tant fait souffrir pendant vos études. Avec le fameux Flobert of course !
Super article Alexy merci.
Haha !
Merci pour le retour.