2010-2013 fut la pire période de ma vie. Mon père, cet homme si brillant et généreux, que j’avais tant admiré et aimé, a fait un AVC.
Le regard vide, ne me reconnaissant plus, il n’était plus que l’ombre de lui-même.
Les deux dernières années de sa vie furent une longue glissade vers la dépendance, laissant ma mère totalement épuisée.
La mère d’Emy, malgré son courage, fut emportée par le cancer en moins de six mois. Elle n’avait que 54 ans. Aujourd’hui encore, évoquer son souvenir fait immanquablement pleurer mon épouse.
Mon fils fut diagnostiqué autiste sévère. On nous annonça qu’il ne parlerait jamais – heureusement, le psychiatre se trompait.
Dans la foulée, j’ai perdu mon emploi. Comment se consacrer à un travail quand tout le ciment de votre vie se fissure ?
Emy et moi nous demandions quand cela allait s’arrêter.
